Je me suis amusé lors d'une récente intervention à choisir quelques mots qui sont souvent mis en opposition par le management. Et j'ai suggéré que, dans l'exercice du pouvoir, il s'agit plutôt d'exercer en pulsation...
Certes le manager doit développer ses capacités de délégation. Cependant, à ne pas rentrer lui-même de temps en temps dans l'action, non seulement il risque de perdre la main, mais il n'use pas de la valeur d'exemple, si utile pour emporter l'adhésion. L'acte n'est-il pas plus puissant que la parole ?
Ah le bel espoir : "que l'on sorte une bonne fois pour toute de ce foutoir".
Il n'est pas question de faire l'apologie du désordre, simplement de constater qu'il est inéluctable et même créateur de valeur. Si le job du manager est de "mettre en ordre" pour optimiser, il doit chercher dans les perturbations de toute nature les opportunités qu'elles camouflent.
Tarte à la crême plus classique du discours de management, on n'oppose pas toujours ces 2 notions, mais on aime bien les associer. Hors, je perçois fortement que les arguments sur la puissance des forces globales sert souvent de justifications à ne pas tenter localement. Pourtant, ce sont les initiatives locales qui peuvent parfois faire bouger le mamouth.
L'affrontement, c'est la guerre. La confrontation, c'est la négociation, de front !
C'est bien le job du manager d'animer la confrontation permanente dans son équipe. C'est même sans doute l'essentiel de son job. Confrontation voulant dire alors : échange critique et ferme sur les idées, respect total sur les personnes. Sans rester naïf : peut-être qu'une issue de crise sera l'affrontement.
Je vous encourage à regarder ou relire le Cid pour en mesurer l'excellente illustration...
(je viens de voir Charlton Heston et Sophia Loren batailler dans les rôles de Rodrigue et Chimène).
Là aussi, pulsation... Je viens de dire à C... (6 ans) qui raillait les erreurs de son grand frère M... (10 ans) : "il a de la chance de s'être trompé M..., ceux qui ne se trompent jamais n'apprennent pas."
Droit à l'erreur est un connexe crucial d'apprentissage. Encore faut-il, en position de management, mettre en oeuvre ce principe : pas toujours facile...
Celui-là est très personnel. J'ai toujours eu le sentiment de ne pas entrer dans la "pensée unique". Le discours convenu me parait toujours suspect. Dans l'entreprise, j'ai souvent combattu le "machin", rué dans les brancards, voire transgressé des règles qui me paraissaient stupides. Et je me suis toujours demandé si mes actes, mes propos étaient subversifs...
Souvent la note dissonante fait toute la couleur de la phrase musicale. Quelle est la distance entre dissonance et subversion ? Et celle-ci ne finit-elle pas par devenir nécessaire pour provoquer les pouvoirs corrompus ?