Nicolas Boileau (1636 - 1711)
Dans notre pays, la référence est la formation scientifique. Ingénieur moi-même par tradition familiale, je connais le cursus. Et pour avoir passé plus de 20 ans dans le monde professionnel, j'ai pu constater à quel point on met en avant cette nécessité d'avoir le "bon diplôme".
Or le constat est simple : l'outil professionnel déterminant est la langue. C'est par la langue, et de plus en plus par la langue écrite que passent argumentations, rapports, synthèses, plans, référentiels, etc...
Oublions le triste chapitre de l'orthographe.
Dans de nombreux groupes de travail, c'est toujours un défi que de faire transcrire les idées en mots ou phrases clés. Exprimer une action concrète, produire une liste de jalons, définir un objectif relèvent de l'exploit. Pourquoi ? A mon avis, beaucoup de collaborateurs de managers manquent de pratique. Eduqués à l'école de l'équation, ils exacerbent la dimension technique sur la précision du propos. Pourtant, une énorme proportion de conflits en entreprise, de projets mal ficelés sont les fruits de l'incompréhension sur les mots.
Que ne réhabilite-t-on pas les littéraires dans les équipes et dans le management ? Que ne passe-t-on plus de temps à débattre - mais non à converser - des enjeux essentiels, des responsabilités, des mise en oeuvre de stratégie...
A propos, faites-vous une différence entre débat et conversation ?