Que je suis bête, qu'il est intelligent, que je suis démotivé
J'ai répondu comme je peux aux préoccupations de cette jeune fille. Je reste consterné des dégats que peuvent faire la dictature des notes à l'école... Clin d'oeil à l'expérience Steiner : il n'y a des notes qu'à partir de la classe de 4ème, je crois. Du coup, au lieu de dire en rentrant de l'école : "j'ai eu 14 (sourire) ou j'ai eu 6 (triste mine), bonsoir Papa", les enfants arrivent avec autre chose dans la bouche... j'en reparlerai.L'article ci-dessus, sorti des profondeurs de mon blog, me rappelle 2 expériences différentes, de la lointaine époque où j'étais salarié : une affaire de muscles du cerveau.
Manager 1 : en me montrant les muscles de son cerveau, le manager 1 me montrait la puissance de son microprocesseur internet. Il me démontrait la force de ses arguments, démontait ma construction qui semblait bien terne, en dépit des travaux menés assidument avec mon équipe. Je sortais piteux et découragé de son bureau (relire l'article).
Manager 2 : en stimulant les muscles de mon cerveau, le manager 2 m'incitait à réfléchir, à améliorer mon analyse, à revoir certaines de mes conclusions, tout en encourageant mes propositions. Que faisait-il ? Il m'interrogeait, me posait des questions sur mon projet, plutôt que péremptoire, me donner des réponses. Il s'intéressait à moi et à mon projet, éteignait probablement ses envies de me convaincre qu'il avait de meilleurs idées que moi.
Quel manager voulez-vous être ? Celui qui montre ses muscles du cerveau ou celui qui stimule les muscles du cerveau de ses collaborateurs ? Quel chef voulez-vous conserver : celui qui vous décourage (et peut-être vous pourrit la vie - le mot est volontairement fort) ou celui qui vous aide à grandir ?
La distance est courte et infinie entre celui qui s'intéresse réellement à son interlocuteur, fait preuve de l'empathie qui développe la communication réelle, et celui qui reste centré sur lui-même, sur son propre désir d'exposer "oh combien il est doué".
Relire La Fontaine "le lion et le rat"...